Ça veut dire quoi biais cognitifs ?
Salut ! J’espère que vous avez bien dormi et que vous êtes prêt(e) à explorer un sujet fascinant qui touche chacun d’entre nous au quotidien.
Aujourd’hui, on se penche sur une question essentielle : ça veut dire quoi biais cognitifs ? Vous avez peut-être déjà entendu ce terme, mais savez-vous réellement ce qu’il recouvre et pourquoi il est si crucial de le comprendre ?
Cet article est le premier d’une série où nous allons décortiquer ensemble ces mécanismes de pensée. Prêt(e) à en savoir plus ?

Vous manquez de temps ? Retrouvez l’essentiel de cet article résumé dans notre infographie en fin d’article
Ça veut dire quoi biais cognitifs ? La définition simple pour commencer
Alors, ça veut dire quoi biais cognitifs concrètement ? Pour faire simple, un biais cognitif est une sorte de raccourci mental que notre cerveau utilise pour penser et prendre des décisions rapidement.
Ce sont des schémas de pensée systématiques, souvent inconscients, qui peuvent nous amener à tirer des conclusions incorrectes, à faire des erreurs de jugement ou à prendre des décisions irrationnelles. Autrement dit, ce sont des « déviations » de la pensée logique et rationnelle.
Ces « bugs » dans notre système de pensée ne sont pas des signes de bêtise, mais plutôt des conséquences de la manière dont notre cerveau est câblé pour traiter une énorme quantité d’informations de manière efficace.
Les biais cognitifs sont des erreurs de raisonnement inconscientes qui influencent notre jugement et nos choix, souvent à notre insu.
D’où viennent ces fameux biais cognitifs ? Une histoire d’évolution et de raccourcis mentaux
Si notre cerveau utilise ces raccourcis, ce n’est pas par hasard. Les biais cognitifs trouvent en grande partie leur origine dans notre évolution. Nos ancêtres devaient prendre des décisions rapides pour survivre : fuir un prédateur, trouver de la nourriture, identifier un allié…
Dans ce contexte, des mécanismes de pensée rapides, appelés heuristiques de pensée, étaient bien plus utiles qu’une longue délibération. Ces heuristiques sont des stratégies mentales instinctives qui nous permettent d’économiser de l’énergie et du temps.
Le problème, c’est que ces raccourcis, bien qu’utiles dans certaines situations, peuvent nous induire en erreur dans le monde complexe et rempli d’informations dans lequel nous vivons aujourd’hui.
Les psychologues Daniel Kahneman (prix Nobel d’économie en 2002) et Amos Tversky ont été les pionniers dans l’étude des biais cognitifs dans les années 1970, montrant comment ces erreurs de jugement systématiques affectent nos décisions, y compris dans des domaines comme l’économie.

Ne confondez pas biais cognitif et :
Préjugés sociaux : bien que liés, les préjugés sociaux sont spécifiquement des attitudes négatives envers certains groupes, tandis que les biais cognitifs sont des mécanismes de pensée plus généraux.
Sophismes logiques : ce sont des erreurs de raisonnement dans un argument formel, alors que les biais cognitifs sont des tendances psychologiques involontaires.
Défaillances cognitives : contrairement aux biais qui sont systématiques, les défaillances cognitives sont des erreurs ponctuelles comme les lapsus ou les oublis.
Les principaux types de biais cognitifs
Il existe plus d’une centaine de biais cognitifs identifiés. Pour y voir plus clair, voici un tableau qui présente les principales catégories et quelques exemples représentatifs :
Catégorie de biais | Description | Exemples |
---|---|---|
Biais de raisonnement | Affectent notre façon d’interpréter l’information et de tirer des conclusions | Biais de confirmation, biais d’ancrage, effet Dunning-Kruger |
Biais de mémoire | Influencent comment nous stockons et nous rappelons les informations | Biais de récence, effet de primauté, faux souvenirs |
Biais sociaux | Impactent nos interactions avec les autres et notre perception des groupes | Biais d’attribution, effet de halo, stéréotypes |
Biais liés au risque et à la probabilité | Déforment notre évaluation des probabilités et des risques | Biais d’optimisme, aversion à la perte, négligence de la taille de l’échantillon |
Les biais de raisonnement
Ces biais affectent directement notre capacité à analyser l’information de façon objective.
Le plus connu est sans doute le biais de confirmation, qui nous pousse à chercher et à favoriser les informations qui confirment nos croyances préexistantes, tout en ignorant ou minimisant les informations contradictoires.
L’effet Dunning-Kruger est un autre exemple fascinant : il décrit comment les personnes ayant peu de compétences dans un domaine surestiment leurs capacités, tandis que les experts ont tendance à sous-estimer leur expertise relative.
Les biais de mémoire
Notre mémoire n’est pas un enregistrement fidèle de la réalité, mais une reconstruction constante.
Le biais de récence nous fait accorder plus d’importance aux informations récentes qu’aux plus anciennes, tandis que le biais de négativité nous fait retenir davantage les expériences négatives que positives.
Ces biais expliquent pourquoi deux personnes peuvent avoir des souvenirs radicalement différents du même événement, sans qu’aucune ne mente consciemment.
Les biais sociaux
Ces biais influencent nos interactions sociales et notre perception des autres.
L’effet de halo nous amène à étendre une qualité positive d’une personne à l’ensemble de sa personnalité. Si quelqu’un est attirant physiquement, nous aurons tendance à lui attribuer d’autres qualités positives comme l’intelligence ou la gentillesse, sans preuve objective.
Pourquoi est-il si important de comprendre les biais cognitifs et de les identifier ?
Comprendre la signification des biais cognitifs et apprendre à les identifier présente plusieurs avantages majeurs :
- Améliorer notre prise de décision : En étant conscient de ces pièges mentaux, vous pouvez prendre du recul sur vos propres jugements et ceux des autres, et ainsi prendre des décisions plus éclairées, que ce soit dans votre vie personnelle ou professionnelle.
- Développer notre pensée critique : Reconnaître les biais cognitifs aide à analyser les informations de manière plus objective, à questionner nos propres suppositions et à ne pas tomber aveuglément dans les manipulations ou les fausses informations.
- Mieux comprendre les autres : Savoir que tout le monde est sujet aux biais cognitifs permet d’être plus indulgent et compréhensif face aux erreurs de jugement des autres, et facilite la communication.
- Éviter les erreurs coûteuses : Dans certains domaines (finance, santé, relations), les biais cognitifs peuvent avoir des conséquences importantes. Les identifier permet de minimiser ces risques.
En somme, nommer et comprendre les biais cognitifs, c’est un peu comme avoir une carte des pièges de notre propre esprit.
Quelques exemples courants de biais cognitifs
Pour que vous puissiez mieux visualiser de quoi il retourne, voici un petit tableau avec quelques exemples de biais cognitifs. Chacun d’eux fera l’objet d’un article détaillé dans cette série, mais cela vous donne un premier aperçu :
Nom du Biais Cognitif | Courte description (ce qu’il implique) |
---|---|
Biais de confirmation | Tendance à rechercher, interpréter et retenir les informations qui confirment nos croyances existantes. |
Biais d’ancrage | Tendance à se fier excessivement à la première information reçue pour prendre des décisions. |
Effet de halo | Tendance à être influencé positivement ou négativement par une première impression sur une personne. |
Biais de disponibilité | Tendance à surestimer l’importance des informations qui nous viennent facilement à l’esprit. |
Biais rétrospectif | Tendance à surestimer notre capacité à avoir prédit un événement une fois qu’il s’est produit (« je le savais depuis le début ! »). |
Biais cognitifs : synonymes et antonymes
Pour enrichir votre compréhension, voici quelques termes associés :
- Synonymes :
- Distorsions cognitives
- Erreurs de raisonnement systématiques
- Heuristiques de jugement (parfois utilisées comme synonyme, bien que les heuristiques soient la cause et les biais la conséquence)
- Illusions cognitives
- Préjugés cognitifs
- Antonymes (concepts opposés) :
- Pensée rationnelle
- Objectivité
- Esprit critique aiguisé
- Jugement impartial
- Raisonnement logique
Le saviez-vous ? Chiffres et anecdotes sur les biais cognitifs
Daniel Kahneman, psychologue israélo-américain, a reçu le prix Nobel d’économie en 2002 (Amos Tversky étant décédé en 1996 et le prix Nobel n’étant pas décerné à titre posthume) pour ses travaux pionniers avec Tversky sur les biais cognitifs et leur impact sur la théorie de la décision en incertitude.
Leur ouvrage majeur, « Thinking, Fast and Slow » (traduit en français par « Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée »), a popularisé ces concepts auprès du grand public et est devenu un best-seller mondial.
Il explique notamment comment notre pensée se divise en deux systèmes : le Système 1, rapide, intuitif et émotionnel (où naissent les biais), et le Système 2, plus lent, délibératif et logique.
L’exploitation des biais cognitifs dans le marketing et la publicité
Vous vous demandez peut-être si ces biais cognitifs sont activement utilisés par certains acteurs ? Absolument ! Et le monde du marketing et de la publicité est particulièrement friand de l’utilisation, parfois subtile, parfois plus évidente, de ces mécanismes de notre cerveau.
L’objectif est clair : influencer nos perceptions et, in fine, nos décisions d’achat.
- Le biais d’ancrage est un classique : vous avez déjà vu ces promotions « Prix barré : 100€, Nouveau prix : 49€ » ? Le premier prix, même s’il est artificiellement gonflé, sert d’ancre et rend le second prix beaucoup plus attractif, influençant votre perception de la « bonne affaire ».
- Le biais de rareté (ou effet de rareté) est aussi très courant. Les offres « limitées dans le temps », les « stocks limités » ou les « ventes flash » jouent sur notre peur de manquer une bonne occasion (le fameux FOMO – Fear Of Missing Out). Cette urgence créée artificiellement pousse à l’achat impulsif.
- La preuve sociale est un autre levier puissant. Les témoignages de clients satisfaits, les labels « meilleure vente », le nombre d’abonnés ou d’utilisateurs d’un service s’appuient sur notre tendance à nous conformer à ce que font ou pensent les autres. Si tant de gens l’apprécient, ça doit être bien, n’est-ce pas ?
- L’effet de halo est aussi à l’œuvre quand une marque utilise une célébrité populaire pour vanter son produit, ou soigne particulièrement l’emballage. L’image positive de la célébrité ou du packaging déteint sur la perception du produit lui-même.
En comprenant les biais cognitifs et comment ils sont activés, vous devenez un consommateur plus averti, capable de décrypter ces stratégies et de faire des choix plus conscients plutôt que de subir ces influences.
Les biais cognitifs, une influence invisible mais puissante sur notre quotidien
Vous pourriez penser que ces biais cognitifs ne concernent que les grandes décisions, mais leur influence est partout, tous les jours. Par exemple :
- Quand vous choisissez un produit au supermarché parce que l’emballage est plus attrayant (effet de halo).
- Quand vous êtes persuadé(e) d’avoir raison lors d’un débat en ne tenant compte que des arguments qui vont dans votre sens (biais de confirmation).
- Quand vous estimez qu’un événement rare est fréquent parce que vous en avez entendu parler récemment aux informations (biais de disponibilité).
- Quand la première estimation de prix pour un service vous semble être la « juste » valeur, même si elle est élevée (biais d’ancrage).
Ces mécanismes sont souvent subtils, mais en prendre conscience est le premier pas pour ne plus en être systématiquement la « victime ».
À retenir sur les biais cognitifs
Pour résumer l’essentiel sur ça veut dire quoi biais cognitifs, voici les points clés :
- Les biais cognitifs sont des raccourcis mentaux automatiques et souvent inconscients.
- Ils proviennent de la nécessité pour notre cerveau de traiter rapidement l’information (heuristiques).
- Ils peuvent entraîner des erreurs de jugement et des décisions irrationnelles.
- Ils ne sont pas un signe de manque d’intelligence, mais une caractéristique du fonctionnement cérébral humain.
- Les identifier aide à développer la pensée critique et à prendre de meilleures décisions, y compris face aux stratégies marketing.
- Kahneman et Tversky sont des figures clés dans l’étude de ces phénomènes.
Pour approfondir et découvrir une liste quasi exhaustive des biais cognitifs, je vous invite à consulter la page Wikipédia très complète sur le sujet : Biais cognitif – Wikipédia.
C’est une excellente ressource pour explorer la diversité de ces fascinants mécanismes de pensée.
Dans les prochains articles de cette série, nous explorerons en détail les biais cognitifs les plus importants et leur impact sur notre vie quotidienne.
Préparez-vous à remettre en question vos certitudes et à voir le monde sous un jour nouveau !
Infographie « ça veut dire quoi un biais cognitif »
Pour terminer, voici notre SUPERBE (non ?) infographie pour vous souvenir de tout. N’hésitez pas à la partager ou l’enregistrer.
